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Lotta Schelin : « La victoire en Ligue des champions devait arriver »

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Mardi après-midi, Lotta Schelin, 27 ans, a reçu Coupfranc.fr au centre d’entraînement de Tola Vologe. L’attaquante suédoise de l’Olympique Lyonnais s’est prêtée au jeu des questions-réponses pendant plus d’une heure. Avec le sourire et en Français.

La saison 2011/2012

Deuxièmes de Division 1 avec trois points et un match en moins (victoire à quatre points, NDLR), qualifiées en Coupe de France. Tout se passe bien pour l’instant ?

Oui, tout se passe bien. On a fait seulement trois nuls contre les meilleures équipes. On n’a pas perdu encore, c’est le plus important. Ca arrive de ne pas toujours gagner. C’est le foot, tout le monde veut nous battre.

Vous avez une différence de but incroyable de +79 en 15 matchs, 82 pour et 3 contre. Ce championnat n’est-il pas ennuyeux ?

Je ne veux dire ça. Mais j’espère que toutes les équipes avancent. C’est en train de se développer. Il faut toujours jouer. Il n’y a pas de match facile. On a un entraîneur exigeant donc on gagne d’autant qu’on a une belle équipe.

La lutte avec Montpellier et Juvisy notamment vous surprend-elle ?

L’année dernière, on gagnait tout. Comme je l’ai dit, Patrice Lair est exigeant et une belle équipe qui veut remporter toutes les compétitions. Cependant, il ne faut pas croire que c’est simple. Il y a d’autres bonnes équipes comme les deux que vous avez citées. Donc, non, ce n’est pas surprenant.

Sur quoi, le titre va-t-il se jouer ?

On va prendre l’exemple de Juvisy qui a une belle équipe et plusieurs joueuses au top. On a vingt filles au très haut niveau, elles treize. On a un bon groupe dans lequel il n’y a pas que onze titulaires. Il faut avoir un bon effectif. Etre quasiment toutes internationales, ça aide aussi. Il faut se rappeler aussi que lorsqu’on a fait match nul contre Juvisy, Montpellier et Paris, on était la meilleure équipe sur le terrain.

Si vous ne faîtes pas le doublé coupe-championnat, ce sera un échec ?

Si on ne fait pas le triplé, avec la Ligue des Champions, ce sera un échec (rires). C’est notre objectif. Il faut continuer à y croire. On sait quand même que ça va être dur.

D’un point de vue personnel, vous en êtes à seize buts en championnat. Vous êtes-vous fixé un objectif ?

Je n’aime pas trop ça. Si tu t’amuses, les buts arrivent tous seuls. Ici, si je joue bien et que je fais des passes décisives, c’est bien aussi. Je veux rester comme je suis, on verra ce que ça va donner en fin de saison. Je veux être performante sur le terrain. Le plus important, c’est l’équipe.

La Ligue des Champions

Vous allez affronter Bröndby en quarts de finale (matchs les 14-15 et 21-22 mars). Une simple formalité ?

Je ne peux pas parler de formalité car c’est une belle équipe. Je la connais un peu. C’est sûr qu’on est favorites et que si on ne passe pas, ce sera un très gros échec. On doit continuer à travailler. Si on est sérieuses, on va gagner. D’autant que si on regarde les autres équipes encore présentes, on se dit que c’est un bon tirage.

En cas de qualification, vous pourriez jouer contre Potsdam, que vous avez affronté en finale, pour une victoire et une défaite, ces deux dernières saisons.

On veut prouver qu’on est meilleures. Si on veut gagner la compétition, il faut les battre. Je suis confiante, d’autant que je n’ai encore jamais perdu à Gerland (sourire).

Déçue de ne les retrouver qu’en demies ?

C’est dommage de tomber sur elles à ce stade mais on veut gagner tous les matchs. Nous sommes les deux meilleures équipes en Europe, même si un club comme Francfort est bon.

Etes-vous déjà allée au stade Olympique de Munich (stade de la finale, NDLR) ?

Non, je ne l’ai jamais vu. J’aimerais bien y aller cette année. Si un club allemand est en finale, ça va être cool. L’Allemagne est un pays de foot féminin. Les stades sont remplis.

La victoire de l’an dernier était-elle inéluctable ?

Oui, pour moi, elle devait arriver. Je suis venue ici pour gagner la Ligue des Champions. Lors de ma première année, on a été éliminées en demi par Duisbourg. La deuxième, on était en finale mais je ne l’ai pas jouée car j’étais blessée. L’année dernière, c’était évident. On n’a pas connu de blessure, tout le monde était en forme. C’était notre saison même si c’était difficile. Si on gagne encore, là ce sera bien. Maintenant, tout le monde nous connaît et veut nous battre. C’est un peu plus compliqué.

Ce succès est-il une revanche par rapport à l’équipe masculine, davantage mise en avant ?

Si je suis honnête, je ne pense pas trop aux garçons. On a simplement donné quelque chose au club, à Monsieur Aulas, aux supporters. Jean-Michel Aulas s’est beaucoup investi. Cela dit, il n’y a pas de compétition contre les garçons. J’espère qu’ils vont aussi remporter la Ligue des Champions. S’ils le font, chapeau.

L’Olympique Lyonnais

Comment jugez-vous l’évolution du club pour la section féminine depuis votre arrivée en 2008 ?

Il y a eu beaucoup de changements. Ca a avancé. Ils ont commencé à investir. Au début, on ne sentait pas que le club était derrière nous. Ca changeait par rapport à la Suède où il y a plus de respect pour le foot féminin là-bas. Aujourd’hui, c’est devenu professionnel. C’est impressionnant. Les deux finales de Ligue des champions et l’arrivée de Patrice Lair en 2010 ont ajouté d’autres choses. La Coupe du monde 2011, avec la bonne performance de la France, a également apporté.

Quels sont les principaux changements ?

On sent qu’on fait partie du club. On joue plus souvent à Gerland. On fait partie de Tola Vologe. On a un kiné qui est là pour nous, on a accès à la salle de musculation et on peut manger là. C’est plus professionnel. Avant, je ne pouvais pas aller à la salle de musculation quand je le souhaitais. Maintenant, quand je veux, je vais y faire une séance en plus.

Et vis-à-vis de l’équipe masculine ?

Je parle avec Kim Kallström de temps en temps. Il n’y a pas longtemps, on a fait une interview pour un média suédois. Il disait que quand il est arrivé, il ne connaissait pas beaucoup l’équipe. Ca a changé depuis. Les deux dernières Coupes d’Europe ont fait évoluer notre image. Maintenant, on a un championnat professionnel ou semi-professionnel, en adéquation avec notre statut. On montre que c’est un truc sérieux.

Quels sont vos contacts avec l’équipe masculine ?

Ce n’est pas un truc que je cherche. Je cherche plus des contacts dans l’ensemble du club. J’apprécie autant les gens d’OLTV que les joueurs. On se voit de temps en temps et on se dit bonjour. C’est tout. Avec Kim, on discute plus régulièrement.

Vous êtes l’attaquante principale de l’OL féminine. Comme Lisandro chez les garçons. Comment vous compareriez-vous ?

Je ne sais pas si on peut trouver des trucs en commun. Il a une tête de gagnant, à bosser pour l’équipe. Tous les deux, on presse en faisant les premiers efforts défensifs. Ca change pour l’adversaire. J’aime bien la façon dont il travaille sur le terrain.

Lotta Schelin, ici avec Sonia Bompastor, rêve de remporter encore la Ligue des Champions

Le foot féminin

Comment expliquez-vous que le football féminin soit aussi peu médiatisé et reconnu ?

Le foot masculin a commencé il y a longtemps. Chez les femmes, ça s’est développé rapidement. Il est inutile de faire une comparaison. Il faut toujours travailler pour continuer dans ce sens. A la fédération, c’est ce qu’ils font. Il est évident qu’il n’est pas normal que ce soit aussi peu médiatisé alors qu’on pratique un beau football. Il faut qu’on aille chercher notre public comme des petites filles ou des femmes. Mais sans chercher à comparer foot féminin et masculin.

Le peu de surprises dans les résultats a-t-il un impact ?

Peut-être un petit peu. Mais en Espagne, il n’y a que le Barça et le Real, pourtant les gens regardent. En Suède, le championnat féminin est serré. Si t’aime le foot et voir des buts, c’est bien de venir voir le championnat de France aussi. J’aimerais que ce soit plus serré, avoir plus de plaisir. J’aime les gros matchs comme ceux qu’on dispute contre Juvisy, Montpellier, Paris ou Potsdam par exemple. Il faut se dire aussi que si on gagne 10-0, c’est parce qu’on a été sérieuses, sinon, on ne gagnerait que 6-0. De plus, en France, les autres équipes s’entraînent trop peu. En D3 suédoise, elles s’entraînent trois fois par semaine. Il faut se professionnaliser.

Qu’a changé le parcours de l’Equipe de France féminine à la dernière Coupe du monde ?

Au début, il y avait du monde dans les tribunes. Il y a eu jusqu’à 12 000 personnes. Ca a été une belle Coupe du monde, c’était bien pour le foot féminin. Avec la Suède, on a réussi un gros truc aussi en terminant troisièmes, mais il n’y a pas eu 12 000 spectateurs. Cela prouve que beaucoup de monde aime le foot et qu’avec les résultats, il y aura du public. Ca marche d’ailleurs pour tous les sports. Il faut avoir des résultats pour que les gens viennent.

Y’a-t-il en Europe une icône du foot féminin comme peuvent l’être Marta au Brésil ou Hope Solo aux Etats-Unis ?

Bien sûr. On en a plein ici. Il y a beaucoup de bonnes joueuses, rien que dans notre équipe. Et autant qui sont connues.

L’équipe nationale de Suède

Troisième à la Coupe du Monde. C’est un échec ?

Non, pas du tout. Nous sommes un pays qui a toujours eu de bonnes équipes féminines. En revanche, on peut parler d’échec sur la demi-finale contre le Japon (Défaite 3-1, NDLR). On n’a pas fait un bon, on aurait pu faire beaucoup mieux. On leur a donné la victoire. Cinq succès en six matchs c’est pas mal, mais il faut gagner les matchs les plus importants. Maintenant, il faut travailler pour faire encore mieux aux JO.

Quel objectif avez-vous à Londres ?

On parle de ça entre nous. On va voir à l’Algarve Cup mais je pense qu’on doit avoir au moins une médaille.

Cette Algarve Cup, début mars, a-t-elle un impact dans la préparation ?

Non, ce sont des matchs amicaux où l’on tente des tactiques différentes. Ca ne voudra rien dire.

Préférez-vous gagner la Coupe du Monde ou les JO ?

Le Mondial, ce n’est que le foot alors que les Jeux, c’est plus pour son pays. Ce n’est pas du tout la même chose mais ce sont les Jeux. Quoiqu’il en soit, tant qu’on gagne, c’est pareil, que ce soit l’Euro, la Coupe du Monde ou les JO.

Que pensez-vous de l’absence de l’Allemagne cet été en Angleterre ?

C’est mieux pour qu’on puisse espérer faire un résultat. Mais pas pour le foot féminin.

Que représente cette sélection suédoise pour vous ?

C’est une fierté, un rêve pour moi. Je voulais être joueuse professionnelle et être en équipe nationale. La première fois que j’ai porté ce maillot, c’était incroyable. Je les avais regardées en 2003 lors de leur finale contre l’Allemagne et là, je jouais avec des joueuses que j’admirais. A présent, je suis très fière d’être l’idole.

Dans votre carrière, est-ce un aboutissement ou un passage obligatoire pour vous dire que l’avez réussie ?

La première sélection, c’est une réussite pour moi. Après, je veux toujours plus mais pour moi, j’ai déjà réussi. Je fais ce dont je rêvais mais j’ai toujours d’autres objectifs.

Quelles sont les forces et les faiblesses de cette équipe ?

On est physiques tout en pratiquant un certain jeu. On a réussi à trouver un truc. On essaye de jouer en allant vite vers l’avant. On fait des passes pour construire mais on cherche toujours à aller quelque part avec le ballon. On n’a pas vraiment de faiblesse, mais on ne garde pas le ballon suffisamment parfois. Et lors de cette fameuse demi-finale contre le Japon, on a changé de système du 4-4-2 au 4-5-1 suite à la blessure de notre capitaine au dernier moment. Et alors qu’on était bien en place d’habitude, on n’était ensuite plus là.

De toutes les compétitions que vous avez disputées, laquelle vous a la plus marqué ?

La dernière Coupe du Monde car c’était une belle compétition qui s’est déroulé dans un bel esprit.

Lotta Schelin 

Vous avez joué à Göteborg, vous êtes maintenant à Lyon. Et ensuite ? Avez-vous des rêves, comme peut-être les Etats-Unis ?

J’espère rester ici. Je veux resigner pendant plusieurs années encore. Ensuite, je rêve de revenir en Suède pour faire mes dernières saisons à Göteborg. Pourquoi pas aller aux Etats-Unis, mais je suis bien ici. J’aime bien la ville, le club et c’est stable.

Vous parlez de rester. On sait que vous êtes en négociation pour prolonger. Où en êtes-vous ?

On négocie. Mais a priori, ça va se faire (sourire).

Que vous a apporté Lyon ?

J’ai pu développer mon jeu et ma technique avec le ballon. Avant, je travaillais uniquement dans la profondeur. Désormais, je suis plus dans le jeu, dans la percussion.

Êtes-vous épanouie aujourd’hui ?

Oui, je me sens bien. C’était dur au début loin de tout le monde, comme à chaque fois qu’on déménage, mais je n’ai jamais regretté mon choix.

Deux fois meilleure joueuse suédoise en 2006 et 2011, nominée parmi les meilleures joueuses du monde en 2011. Jusqu’où irez-vous ?

(rires) Si je suis bien, je joue bien. Si une nouvelle récompense individuelle doit arriver, ce sera fantastique. Je veux juste rester dans le jeu et être à 100 %. C’est une vraie fierté d’avoir été élue en 2011. Gagner une année comme celle-là, c’est génial. Quand je suis arrivée ici, les journalistes se demandaient pourquoi j’avais choisi Lyon. Aujourd’hui, ils voient que ça a changé. Je leur ai montré que j’avais fait le bon choix.

Que souhaitez-vous faire après votre carrière ? Voulez-vous rester dans le foot ?

J’ai des idées. Si je reviens en Suède, on réfléchit avec une amie d’ouvrir une cafétéria. Il y a des trucs à faire. Je pourrais être consultante pour la télé locale. Je ne me vois pas entraîner mais on verra.

Le froid lyonnais a eu raison de la bonne volonté de la Suédoise pour poser en maillot


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